Charlotte (Christiane Cohendy) élève seule sa fille, Jeanne (Clotilde Mollet) .
De la jeune mère célibataire gourmande de la vie, il reste une femme malade terrifiée par la solitude…. La petite fille est à présent une femme d’âge mûr qui doit prendre en charge sa mère….
Jeanne retrouve sa mère en fin d’après-midi en proie à un cauchemar…. Elle se souvient de ses peurs d’enfant quand Charlotte n’était pas là le soir.
Commence alors une série de flashbacks qui raisonnent dans le présent...
La petite fille réclamant sa mère devient celle qui est réclamée et le cycle de la vie suit son cours destructeur mais les sentiments demeurent, la force de l’amour traverse les heurs, les rejets pour ne laisser place qu’à l’émotion.
Christiane Cohendy et Clotilde Mollet sont exceptionnelles ! Avec subtilité, elles passent d’un âge à l’autre… Christiane Cohendy semble avoir 40 ans puis la minute d’après elle est une vieille femme esseulée sur son lit. Clotilde Mollet est la petite fille angoissée par le noir, puis l’ado rebelle est à son tour mère, et devient la mère de sa mère.
Il fallait des comédiennes extrêmement talentueuses pour pouvoir faire ces grands écarts en gardant la finesse, la drôlerie et l’émotion du texte de Loleh Bellon. Elles reussissent avec virtuosité ces acrobaties temporelles.
La mise en scène délicate de Laurence Renn Penel est sublimée par la mise en lumière de Philippe Morancé, une très belle réussite.
On oscille sans cesse entre le rire et l’émotion et à notre tour les souvenirs surgissent, pépites de l’enfance et du temps qui passe…
Une pièce sublime et sensible à ne surtout pas rater !
“De si tendres liens” de Loleh Bellon
Avec : Christiane Cohendy & Clotilde Mollet
Mise en scène : Laurence Renn Penel
Scénographie : Thierry Grand
Lumières : Philippe Morancé
Musique : Frédéric Gastard
Costumes : Cidalia Da Costa
Durée de la pièce : 1h30 - du Mardi au Samedi à 21h
53, rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris
Article : Corinne
corinne@laruedubac.fr
12/10/2018