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Après le succès de son spectacle « Comic Hall » en 2016 que nous avions vraiment apprécié, Christelle Chollet est de retour avec un tout nouveau show qu’elle a présenté pour la première fois à la Salle Pleyel après un tour de chauffe en province.


Le rideau s’ouvre sur un Ghetto blaster géant diffusant différents extraits de chansons, tout style confondu, à la manière d’un changement de radio rapide. Les hauts-parleurs découvrent ses deux musiciens, tels les Blues Brothers, qui débutent par un « Highway to Hell » virevoltant. De dos, Christelle Chollet apparaît dans une tenue jaune et noire, des bottines à hauts talons aux pieds, sa chevelure blonde bouclée, et déclare « Je sais ce que vous êtes en train de vous demander : c’est Christelle ou c’est Beyonce ? » D’emblée, le ton est donné. La voix est placée avec juste ce qu’il faut de rock n’ roll, la musique entraine un public de première, pas toujours facile.


Fidèle à ses habitudes, Christelle Chollet va, pendant deux heures, alterner chansons et sketches avec une habileté parfaite. Souvent piquante, elle joue avec les spectateurs, les prenant à partie pour évoquer les relations entre les hommes et femmes (avec notamment une réflexion sur Tinder et le site qui vous permet de « divorcer simplement »), les tics de langage (avec entre autres « en fait », « je dis ça, je dis rien » ou encore « voili voilou »), les expressions régionales comme le fameux « putain con » dont Christelle explique scrupuleusement l’emploi, ses rapports avec sa mère...


Elle développe également la thématique du temps qui passe trop vite parfois, comme lors de soirées comme celles-ci, où elle propose au public d’attendre deux minutes sans rien faire afin de réapprendre à s’ennuyer. Ce moment lui permettra de faire entendre aux spectateurs ses pensées et celles de ses musiciens, toujours dans la même veine comique.


Certes, Christelle Chollet n’hésite pas à nous faire rire sur nous-mêmes mais, étant de ces rares artistes aux mille facettes, elle nous enchante également avec sa voix. Elle traverse le temps et les styles avec les chansons choisies, aussi à l’aise sur du ACDC que du Barbara. On peut saluer la modernité de ses arrangements musicaux : elle ne se contente pas de reprendre des tubes, elle les revisite avec ses musiciens virtuoses (alternant clavier, cajon, basse, guitare…), ce qui permet au public de les découvrir autrement. Sa version de « Vesoul » de Brel à la « Smells like teen spirit » de Nirvana nous a laissés sans voix. Son « Dis quand reviendras-tu » a rempli la salle d’émotion, tout comme « The show must go on » de Queen. Elle s’essaie au piano sur « La Boite de Jazz » de Michel Jonasz. Elle explose sur « Respect » d’Aretha Franklin et termine sur « Mes amis, mes amours, mes emmerdes » de Charles Aznavour.


Après les chansons d’amour dans « Comic Hall », elle demande aux spectateurs de lui dire leurs chansons « de merde » préférées afin qu’elle les interprète de façon improvisée. De « Juste une mise au moins » aux « Démons de minuit » en passant par « Tata Yoyo » où un spectateur la rejoignit sur scène, rien n’est oublié et le public conquis en redemande, ce qui lui permet d’égratigner un peu la chanson française actuelle, pour notre plus grand plaisir, ainsi que les paroles parfois surprenantes de certains titres.


Le temps passe peut-être mais Christelle Chollet garde toujours la même énergie. Elle ne s’économise pas, elle danse (présentant même un numéro de claquettes !), elle chante, elle descend dans la salle saluer le public. Pendant deux heures, elle présente un spectacle drôle et bien écrit, alliant moments de rires et moments plus doux.


Ce « Numéro 5 de Chollet » est un parfum subtil, parfois piquant et enivrant. N’hésitez pas à vous laisser tenter par sa fragrance !


Auteur : Rémy Caccia

Metteur en scène : Rémy Caccia

En tournée en France, à la Salle Pleyel le 18.05.19

http://www.christellechollet.com/

Durée : 2h00


Article : Audrey

20/01/2019

audrey@laruedubac.fr



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