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« Ring, variations du couple»

au Théâtre de l’oeuvre

Depuis le 3 septembre, le théâtre de l’œuvre accueille « Ring, variations du couple », la pièce de Léonore Confino dans une nouvelle version mise en scène par Côme de Bellescize. Après un succès à Avignon cet été, c’est au tour de Paris de pouvoir découvrir cette nouvelle vision du texte.


Le rideau se lève sur un décor blanc, un canapé, des coquelicots tout autour, quelques guirlandes, un rideau, et… un couple. A travers seize histoires, Camille et Camille vont nous entraîner à travers les affres du sentiment amoureux : rencontre, désir, passion, enfant, lassitude, trahison, tristesse, deuil… et nous faire réfléchir sur comment aimer l’autre sans oublier de s’aimer soi-même. 


Nous avions déjà eu la chance de découvrir le texte de Léonore Confino grâce à la compagnie du Libre Acteur avec son bouleversant « Smoke Rings » en théâtre immersif. Ici, nous revenons à une vision plus « classique » de cette pièce mais on ne peut que se réjouir de revoir ces saynètes reprendre vie sous nos yeux. D’abord pour la puissance de l’écriture de l’autrice qui réussit à mettre en lumière des sentiments très profonds et intenses avec des mots simples et vrais. On sourit pour  la rencontre des deux futurs amants au mariage ou par l’intermédiaire de la sœur de l’un. On est séduit par la scène entre les deux amis. On est touché par la détresse de la future maman qui parle à son bébé. On est sans voix lors de la scène de la salle de bain. On s’émeut à la fin par cette réflexion sur la fuite du temps qui recherche un idéal parfait jamais atteint au lieu de se contenter d’un présent imparfait. Tant de mots, de situations qui résonnent en chacun de nous et qui nous questionnent sur notre quotidien. C’est bien écrit, c’est réfléchi, c’est beau tout simplement. 


Tout cela est servi d’une main (et d’une voix !) de maitre par les deux comédiens (Jina Djemba et Amaury de Crayencour) qui forment un couple parfaitement assorti et convaincant. Passant du rire aux larmes en quelques secondes, changeant d’histoire en changeant de posture, ils apportent leur brio aux personnages incarnés. On est ébloui par la prestance et la voix grave de Jina Djemba. Elle prend littéralement la scène par un charisme et une force dans son incarnation de chaque narration. Elle est habitée par ses personnages. Amaury de Crayencourt (que les lecteurs de laruedubac connaissent bien pour ses rôles dans « La Machine de Turing » et « La Maison du loup ») nous éblouit à nouveau par sa justesse de jeu et la finesse de ses interprétations. Dans ses inflexions de voix, ses regards, il se donne tout entier pour rendre hommage aux récits. Dans ce ballet métaphorique, on aime les regarder s’adorer, se désirer, se déchirer, se manquer, se perdre. Tout est parfaitement parlant, jusque dans les silences et les cris que l’on n’entend pas. Car n’est-ce pas cela la vérité de la vie ? Accepter des choses, les taire alors qu’elles brûlent en nous ? Ne faut-il pas redonner la part belle aux mots pour pouvoir durer ensemble sans s’oublier soi-même ? 


« Ring, variations du couple » met en valeur les dérives de la passion amoureuse avec des acteurs tout particulièrement sincères. A voir. 


Une pièce de Léonore Confino

Une mise en scène de Côme de Bellescize

Avec Jina Djemba et Amaury de Crayencour

 

Chorégraphies : Mehdi Baki

Collaboration artistique : Jina Djemba 

Scénographie : Natacha Markoff

Costumes : Colombe Lauriot Markoff

Lumières : Thomas Costberg

Création sonore : Yannick Paget

 

Au Théâtre de l’œuvre, 55 rue de Clichy, 75009 Paris

Jusqu’au 18 janvier 2025

Tarifs de 21€ à 38 €

https://www.theatredeloeuvre.com/ring/

Durée: 1h20

 

Article : Audrey

07/09/2024

audrey@laruedubac.fr


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