Nous avions laissé Roch Voisine l’an dernier après un concert triomphal au Grand Rex pour présenter l’album « Devant nous » qui venait de sortir. Ayant adoré cette salle, c’est tout naturellement qu’il y était de retour le vendredi 15 février, un jour seulement après la St Valentin, pour présenter son nouveau spectacle en acoustique.
C’est à 20h40 que les lumières s’éteignent et font apparaître un Roch Voisine souriant, chemise blanche, veston noir, guitare à la main. Le public, qui l’attendait depuis quelques heures, est heureux de le retrouver et lui réserve un accueil chaleureux lorsqu’il entonne les premières notes du morceau qui l’a fait connaître il y a trente ans maintenant, « Hélène ». L’artiste déclare que ce n’est pas pour se débarrasser de cette chanson qu’il l’a faite en premier… enfin presque pas ! Cela lui permet d’enchainer sur d’autres titres que les adeptes présents dans la salle connaissent par cœur et qui font partie de leur histoire commune.
Sobrement accompagné de deux musiciens (un pianiste et un guitariste / bassiste), il revisite trente ans de chansons avec des arrangements plus intimes. Bien évidemment, il nous gratifie des morceaux les plus connus comme « Tant pis », « Avant de partir » ou encore « La Berceuse du petit diable ». Mais il est également allé puiser dans les chansons plus confidentielles, celles qui sont cachées dans certains albums mais qui n’en ont pas moins de charme. On redécouvrira par exemple avec plaisir « Les amants » (dont il nous raconte la genèse), « Mylady mon secret (en version trilingue français, anglais, italien), « Montréal Quebec », « Laisse-la rêver », « J’veux pas vieillir ». Il reprend également le classique de jazz « Smile » qui avait été dédié aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 par le collectif « Forever Gentlemen » auquel il participait avec Corneille et Garou. Au rayon des reprises, on découvre aussi l’émouvant « Perce les nuages », un classique québécois de Patrick Nornan qui avait été auparavant interprété par Isabelle Boulay.
L’artiste enchaine les chansons en toute simplicité, ponctuant ses phrases d’expressions québécoises, se plaignant de la neige qui couvrait le sol français à son arrivée il y a un mois, se moquant des divers clichés sur les Français pour présenter « La Promesse », demandant la permission d’interpréter quelques titres en anglais… On retiendra alors le plaisir de réentendre « Until Death do us part », version anglaise du tube de Francis Cabrel « Je l’aime à mourir » ou « Deliver me » en version franco-anglaise. Il nous expliquera l’intérêt pour les Français des chansons à sujets polémiques comme la religion avec « Je l’ai vu ». Au fil des titres, l’artiste se dévoile dans son processus de création et ne boude pas son plaisir de se retrouver sur scène face à un public si fidèle dont certains membres venaient même du Nouveau-Brunswick, la province natale du chanteur !
Sans grande mise en scène, Roch Voisine nous offre cependant de belles lumières variant en fonction des titres interprétés. Un spectacle intimiste ne signifie pas qu’on ne le mette pas dans un joli écrin. Les musiciens se montrent également surprenants : passant de l’accordéon au piano, de la basse à la guitare... L’artiste n’est pas en reste puisqu’il s’accompagne régulièrement de sa fidèle guitare mais qu’il prend également l’harmonica sur « Heart of Gold ».
Après environ 1h35 de concert, Roch Voisine reviendra pour trois rappels : « La Légende Oochigeas », « L’idole » et « Bye bye » qui concluait ses concerts en 1992. Le public, conquis, offre une standing ovation au chanteur qui salue une dernière fois entouré de ses musiciens. Une belle madeleine de Proust pour les spectateurs qui ont profité à fond de cette soirée et repartent des chansons plein la tête et le cœur. Nul doute que l’histoire d’amour entre la France et Roch Voisine est plus que jamais vivante.
En tournée en France jusqu’au 23.02.19
Durée : 1h45
Article : Audrey
17/02/2019