Le rideau s’ouvre sur une rue brumeuse de Londres. Un vol a été commis à la Tour de Londres, Monsieur Steppelton est retrouvé mort, tué par le Comte Sylvius (Christophe Guillon) qui avait commandité le larcin. Le Docteur Watson (Hervé Dandrieux) est réveillé d’une nuit arrosée par l’inspecteur Chef Lestrade (Emmanuel Guillon) afin de pratiquer une autopsie. Ils rencontrent alors un certain Sherlock Holmes (Didier Vinson) dont les méthodes fascinent Watson et agacent Lestrade, qui se sent dépassé devant tant d’ingéniosité. Ensemble et avec l’aide de la fille du défunt, Kathryn (Laura Marin), ils vont résoudre le mystère de ce meurtre et nous faire découvrir un secret sur le détective le plus célèbre de tous les temps…
L’histoire nous permet de découvrir la rencontre entre deux personnages emblématiques de la littérature anglaise. Utilisant des décors réversibles, ils nous emmènent dans divers lieux (une rue de Londres, la morgue, l’appartement de Sherlock à Baker Street). Tout a été pensé pour rappeler l’ambiance générale de l’Angleterre du 19e siècle, tant pour les costumes que pour les accessoires. La scène à la morgue joue sur des effets inattendus lors de l’autopsie qui créent une connivence avec le spectateur. On joue également sur l’aspect magique que pouvait générer la découverte de la science au service des enquêtes criminelles avec notamment l’utilisation du papier flash lors des explications de Sherlock. La table de travail du détective ressemble par ailleurs à l’atelier d’un savant fou.
Les personnages se dessinent au fur et à mesure de la pièce et on voit le plaisir qu’ont les comédiens à les interpréter. Ils partagent le moment avec le public avec une allégresse non dissimulée. On réapprend à connaître ces caractères, dont on a pourtant vu tant et tant auparavant. Watson se prend de passion pour Sherlock au point d’avoir envie d’écrire sur lui (et devient alors voix off de la pièce avec de nombreux effets comiques de mise en scène.) Sherlock se montre ingénieux, malin, avec toujours un temps d’avance par rapport aux autres et prêt à tout pour faire triompher la vérité. On le voit également plus tendre par certains aspects. Quant aux autres personnages, ils brillent également par leur caractérisation. Le Comte Sylvius est le méchant vicieux par excellence, rusé dans le mal et sans vergogne. L’inspecteur Lestrade apparaît peureux, idiot, envieux et il nous ravit par ses expressions mal employées. Enfin, Kathryn se montre prête à tout pour venger ses parents après avoir été trompée par le Comte.
Cette pièce donne la part belle à l’humour, que ce soit dans les jeux de mots employés, le comique de situation (lorsque Lestrade croise le Comte à la morgue), les références à d’autres personnages (on remarquera avec délice le clin d’œil à Cyrano de Bergerac ou à l’inspecteur Colombo.) Tout est fait pour faire rire le spectateur, même si certains moments sont emprunts de plus de sensibilité.
« Le Secret de Sherlock Holmes » est une pièce familiale qui ravira petits et grands, notamment lors de ces vacances de printemps. Un moment sympathique de comédie autour d’illustres personnages.